Un état d’âme

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Un état d’âme
Maissa Boutiche

 

Je n’ai pas changé, je suis ce petit cœur sensible d’une petite fille avec une âme qui aime voyager
habillée d’amour qui de jour en jour embellie et refleurie,
je suis tout simplement moi, la tête haute et les pieds sur terre, les sentiments dansants sur un seul pied, l’âme sur le dos des mouettes, fuyant les ans arides, le présent injuste et mes séquelles qui se réveillent  à chaque instant

Je veille des nuits entières en compagnie de ce petit
cœur que je borde avec amour, passionné du beau et je ne récolte que le silence et le sommeil qui le fugue.

Je suis ce moi qui parfois dans ces poèmes, se noie,
cueillant ses souvenirs un a un, les mettant à jour pour les préserver contre l’usure et l’oubli du temps.

Je porte l’amour dans ma matrice et comme un artiste, dans mes cahiers
d’écolière je le tisse et le note pour remplir mes journées parfois creuses et vides.

Je n’ai pas changé d’un iota, je porte le rêve en mon sein, qui nourri mes vers latins chaque matin.
Je suis ce pas boiteux, qui ne sort de sa tanière que si peu, de peur d’être blessée à mort par les déceptions qui jonglent avec les sentiments, comme si c’était un jeu d’enfant.

Je suis ce lutin qui sème le bonheur dans les cœurs,
en guise de mes coquelicots qui me manquent et qui sont lointains, je porte aussi ma ville dans le cœur, son chant ainsi que son chahut que je brode en notes et en vers qu’accompagnent un violon.

Je suis ce que je suis, une rose de sable, un arbre isolé
dans une forêt jonche, ou des odes en furie.
Je suis parfois comme cette houle en colère contre ce monde qui piétine les valeurs les vagues dans un cri révoltant, montent pour hisser les voiles, mais impuissantes chutent sur le sable humide, nus, les lèvres sèches, déclamant sa défaite.

je n’ai pas changée, je suis seulement ce rêve en cavale solitaire sous les allées de la ville, ou assise sur les criques de ma ville humant la fraîcheur de brise marine, sourit à la caresse sur mes
chevilles nues, par l’eau salée et le sable humide.

Je suis, seulement moi ce petit bout de femme, qui marche contre marées et vents, fière de ses valeurs et ses principes, je monte  parfois les Monts et je redescends à petit pas rasant les murs.

Je suis comme l’eau qui coule et qui ne se brise, porteuse dans mon sein le bel amour et dans la paume de la main
une poignée de mon argile, dont je me parfume. Je suis une hirondelle qui refait le printemps, volant si haut sur mes collines.

 

Maissa Boutiche, Ain Benian, Alger, Algérie.

je monte parfois les Monts

 
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