Suis-je une figure, de l’ombre Qui se faufile, dans le temps Inaperçue, dans les saisons, qui se suivent Et les jours qui se ressemblent ?
Suis-je cette feuille fragile Qui, sur les branches tremble Au souffle du vent, a peur qu’elle tombe ? Suis-je cette source qui s’épuise Coule, en silence ?
Est-il équitable de sombrer dans l’oubli Est-il juste de ne se souvenir que de mon statut De ma féminité, qui git à l’ombre Un seul jour de l’année, ne me suffit ?
Vois-tu cette étoile, qui brille Quand ton ciel est noir et sombre C’est mon amour qui veille sur toi, en sentinelle La nuit, comme une ombre Quand toi, dans le sommeil, tu sombres Vois-tu ces bras qui fragiles, te semblent Ils sont l’amour fort, qui te relève A chaque fois, que tu tombes Et ce regard qui te suit, comme ton ombre Illumine tes instants, quand ils sont sombres Et quand mon amour, tu fuis
Je suis le visage de l’amour, Et la belle mémoire, du monde En ma présence les sentiments ambrés Dansent pour toi Craignent ton absence et tremblent Je suis ces instants magiques, qui enfantent Où mon cœur est souche, passionnée qui tisse la romance Ta berceuse compose, égaie ton monde
Je suis cette lune, qui veille Et l’étoile sentinelle, quand dans mes bras de velours Heureux, tu sombres, Mon ventre était ta bleue où tu nageais, heureux A tes coups, le sourire taquinait, mes lèvres A ta venue, heureuse de joie, je tremble Je suis ta Patrie, ta planète où toutes les collines Sont par tous les temps, vertes, jamais sombres
Je suis la dictée du cœur et la langue, universelle Et ce pont sans barrières, l’amour dans toutes les langues Tu es le présent et moi le passé en puissance et par excellence Qui baume tes peines quand, dans la souffrance, tu tombes Est-il équitable de reconnaître mon mérite, un seul jour ? Ö ! Toi, que j’aime et que mon amour t’inonde Sache, que je suis l’amour passionné, en tes saisons Qu’elles soient belles ou sombres ! Maissa Boutiche, Algérie